Simple Piper J3 Ace RC
Après avoir testé le petit Corsair de la marque Ace RC, il y a quelques mois, je voulais agrandir mon panel de modèles avec le T-6 de la même marque afin de pouvoir lancer une course de petits warbirds. Je me rendais donc chez New Power Modélisme (où le stock de kits Ace est assez important) afin d’acquérir le monstre en question. Quelle ne fut pas ma déception lorsque Monsieur NPM m’avoua que le T-6 n’était pas disponible. Je décidais alors de jeter mon dévolu sur un autre modèle de la gamme Simple Series. Ni les P-51 et Bf-109 ne m’attiraient ; ce serait donc le vénérable Piper J3 qui malgré sa vocation d’avion tranquille deviendrait le challenger du Corsair. Il fallait donc le faire ressembler de près ou de loin à un avion de course : chose relativement délicate étant donné la forme et le domaine de vol supposé du moustique. Après réflexion, l’idée de pousser l’ironie à son comble fit surface : le petit J3 serait doté d’une livrée proche de celle du Mustang Dago Red (fallait oser !).
LE KIT :
La boîte de taille réduite (68x16x13cm) est un exemple du genre : magnifiquement décorée, elle présente le Piper de ¾ face ainsi que la totalité de la gamme, les caractéristiques techniques du modèle et quatre photos publicitaires vantant les mérites des produits et des outils d’entoilage ainsi que du moteur GP-07. Un petit texte nous explique que le Piper peut être configuré en deux ou trois axes (étant donné le domaine de vol, je vous conseille vivement de le configurer en trois axes) et que équipé d’ailerons, il sera capable de faire des choses que même les designers de Mr Piper n’ont jamais rêvé (ce qui comme nous le verrons plus loin, se révèle être exact). A l’intérieur nous trouvons, soigneusement rangés, tous les éléments nécessaires à la construction : deux demi-ailes en polystyrène blanc (présentant un profil biconvexe dissymétrique qui laisse présager d’un domaine de vol autrement plus étendu que celui du vrai J3), des planchettes de balsa et de C.T.P. estampées pour la construction du fuselage et des empennages, des baguettes balsa et les bords de fuite déjà fraisés (qu’il faudra quand même reponcer), un joli train en alu, deux roues, tout l’accastillage nécessaire (tringleries d’ailerons et de profondeur), une superbe planche d’autocollants et bien entendu le plan sur lequel est détaillé (en Ricain) le montage. Il faudra également vous procurer : un tube de cyano, de l’époxy 5 min, un petit réservoir et (si comme moi, vous n’utilisez pas les cordes à piano fournies) les tringleries.
LA CONSTRUCTION :
Avant de vous lancer tête baissée dans la construction, je vous conseille (comme à chaque fois) de bien lire le plan et de repérer toutes les pièces. Le montage de notre oiseau s’effectue en six étapes illustrées par des schémas relativement explicites. Les trois premières concernent le fuselage, la quatrième l’aile, la cinquième les empennages et le train d’atterrissage et la sixième l’installation radio. Tous les collages bois/bois se feront à la cyano (gain de temps et de poids).
Commencez par relier les deux parties formant les flancs. Sur ces derniers, vous collerez les renforts de nez, d’assise d’aile et de train. N’oubliez pas de faire un côté gauche et un côté droit (on ne se répète jamais assez). Collez en place les rails qui supporteront la platine radio. Préparez le couple pare-feu en collant F1A sur F1. Ceci étant fait, reliez les deux flancs en interposant F1 et le couple central F3. Posez F2 et coffrez la partie supérieure avant (coffrage en C.T.P.). Cintrez l’arrière du fuselage et, après avoir vérifié la rectitude de l’ensemble, collez. Il ne vous reste plus qu’à coller la pièce F6 et à coffrer, fibres en travers, le dessus et le dessous du fuselage avec le balsa et le C.T.P. fournis à cet effet ainsi qu’à poser la pièce F4 qui recevra les vis de fixation d’aile. Le pare-brise ne sera quant à lui collé qu’une fois l’aile terminée et ajustée sur le fuseau. Un petit conseil en ce qui concerne la partie inférieure située entre le train et F1 : sur mon modèle, le pack d’accus est fixé à demeure sous le réservoir qui est lui-même installé sur un platine. Si vous optez pour la même disposition, veillez à faire une petite trappe qui vous sera bien utile pour y glisser les accus et pour accéder aux vis de fixation du bâti moteur. Si vous vous êtes bien débrouillé, seule une petite demi-heure vous aura été nécessaire pour mener à bien la construction du fuselage (vive la cyano !). Passons à présent au gros du boulot à savoir : l’aile.
Collez, à la colle blanche, les baguettes balsa formant le faux bord de fuite sur chacune des deux demi-ailes. Assurez le maintien avec des rubans adhésifs. Une fois l’ensemble sec, collez les demi-ailes entre elles à l’époxy 5min et laissez sécher toujours en maintenant l’assemblage avec du scotch. Découpez deux bouts de 4cm dans les baguettes destinées aux ailerons. Pratiquez une saignée dans chacun des deux morceaux afin d’y installer les barres de torsion. Collez tout ça à l’emplanture de l’aile au niveau du bord de fuite. Creusez ensuite le bord d’attaque à l’emplanture sur environ 1cm afin d’y glisser la pièce W1 qui supportera les tétons de centrage en hêtre Ø3mm. Posez l’aile sur le fuselage et ôtez l’excédent de corde au niveau du bord de fuite (en effet la baguette fournie pour les ailerons présente une largeur de 25mm alors qu’elle devrait être de 20mm). J’ai cependant conservé la corde de 25mm pour les ailerons (plus y’en a mieux c’est). Biseautez le chant des ailerons, ajustez-les et fixez-les temporairement sur l’aile au ruban adhésif. Arrondissez les saumon en commençant au cutter et en finissant au papier de verre fin. Les rayons utilisés pour les arrondis sont de 6.35cm pour le bord d’attaque et de 8.9cm pour le bord de fuite. Posez de nouveau l’aile sur le fuselage en vérifiant la rectitude par rapport à la queue (méthode de la ficelle à rôti). Percez les passages des tétons de centrage (Ø3mm) dans F2 et W1 en prolongeant le forage dans la mousse puis collez ces derniers en place à l’époxy. Pendant que vous y êtes, percez également les trous, pour les vis de fixation d’aile, dans le bord de fuite et F4. Vous pouvez maintenant coller le pare-brise (C.T.P.). Le plus difficile étant fait, passons aux empennages.
Top chrono ! Collez bord à bord les deux parties constituant le stab et reliez les volets de profondeur par l’intermédiaire du rondin de hêtre fourni (Ø3mm). Stop ! Trois minutes montre en main. Pour les rigidifier, je vous invite à renforcer la liaison des volets par une corde à piano Ø1.5mm pliée en U. Assemblez la dérive de la même manière que le stab puis collez-la à l’équerre sur ce dernier. OUAAAH...! J’en peux plus, c’était vraiment trop dur !
ENTOILAGE ET FINITION :
Avant entoilage, l’ensemble du modèle doit être poncé au papier de verre fin. J’utilise toujours un papier fin type 150 pour dégrossir et un ultra-fin type 600 pour la finition. En ce qui concerne les ailes, il va falloir y aller en douceur avec du 600 afin de faire disparaître les picots de démoulage sans altérer le profil. Vous allez voir, c’est super drôle : après cinq minutes, on a les mains et les vêtements tout blancs. Cette opération terminée, on peut passer à l’entoilage des différentes parties de l’oiseau. Ce dernier à été entièrement recouvert à l’oracover rouge Ref. 20. Faites attention à ne pas trop chauffer le fer lors du recouvrement de l’aile sous peine de la voir fondre comme neige au soleil. Avant d’articuler les gouvernes, procédez à la mise en croix et une fois celle-ci satisfaisante, collez à demeure les empennages sur le fuselage. Les charnières d’ailerons sont de type sans axe et assurées à la cyano. J’avoue avoir été sceptique quant ce type de matériel mais je vous assure que c’est béton. Pour l’articulation des gouvernes de profondeur et de direction, j’ai utilisé une fine bande d’Oracover. Le pare-brise, les vitres latérales et l’immatriculation sont tirées de la planche d’autocollants fournie et les bandes de décoration de chutes d’entoilage. Vissez le train d’atterrissage et installez un petit patin à l’arrière ; celui fourni ne me convenant pas, je l’ai remplacé par un en Nylon. Avouez quand même qu’elle est sympa ma déco et que ça change de la sempiternelle livrée jaune. Bon, je vous accorde que ça ne fait toujours pas bête de couse mais j’ai fait ce que j’ai pu !
INSTALLATION RADIO ET MOTEUR :
La place disponible dans le fuselage permet d’y loger un équipement standard. Ceci étant dit, pour ne pas alourdir inutilement le modèle, eut égard à sa faible surface (12 dm² !), je vous conseille vivement l’implantation de micro-servos. J’ai donc installé 2 HS-81 pour la profondeur et la dérive (Eh oui ! Elle est mobile. Que de luxe). Ils sont fixés sur une petite platine en C.T.P. fournie. Le servo d’ailerons est un bon vieux HS-80 encastré dans une ouverture pratiquée dans l’aile et collé à la colle à chaud. Le servo des gaz est aussi un HS-80 vissé sur la platine supportant le réservoir. Cette platine est nécessaire afin de surélever le réservoir pour qu’il soit à niveau avec le carburateur. Elle a aussi la vocation de renforcer le fuselage dans sa partie avant (zone la plus souvent touchée en cas de crash). L’accus de 400 mAh trouve tout naturellement sa place sous la platine du bac à coco. Le récepteur est de type micro et se trouve derrière les servos. L’inter est bien évidemment fixé sur le flanc opposé au pot d’échappement. En ce qui concerne les tringleries de profondeur et de direction, j’ai préféré laisser de côté celles du kit pour poser des classiques tubes guides Ø3mm dans lesquels coulissent des gaines Ø2mm renforcées C.à .P.Ø 0.8mm avec chapes métal côté guignols et pièces d’arrêt côté palonniers. La commande des gaz est une simple C.à .P. Ø 0.8mm coulissant dans une gaine Ø2mm. Les barres de torsion sont reliées au servo d’ailerons via les C.à .P. fournies. Les guignols sont simplement collés sur les surfaces mobiles après avoir pris soin d’enlever l’entoilage au niveau du collage.
La plage de motorisation conseillée va du COX .049 au TT GP .07 en thermique et du SPEED 480 à l’AP 29 en électrique. Ayant déjà équipé mon Corsair avec un MP-JET .061 et étant tout à fait satisfait de ses performances et de sa faible consommation, c’est vers lui que je me tourne pour emmener allègrement les 500g du Simple Cub. Il est fixé légèrement incliné pour ne pas avoir à charcuter le flanc droit. Malheureusement, cette configuration place le pot juste devant le pare-brise qui se retrouve alors enduit d’huile après chaque vol (les joies du thermique sont impénétrables).
DEBATTEMENTS ET CENTRAGE :
Les débattements préconisés par la notice sont tout à fait adaptés pour les premiers vols à savoir :
– ailerons : +/- 5mm
– profondeur : +/- 7mm
– direction : +/- 12mm
Sur mon Piper, ils sont légèrement supérieurs (le double en fait) car bien que de tempérament à priori calme, notre lionceau s’est révélé particulièrement à l’aise dans l’art de se retourner la crêpe. Ce qui nous donne :
– ailerons : +/- 10mm
– profondeur : +/- 15 mm
– direction : Maximum
Nota : débattements formellement déconseillés aux habitués des park-flyers.
Le point de centrage peut, quant à lui, surprendre par sa position (37 mm du bord d’attaque pour une corde de 15 cm !?) mais respectez scrupuleusement son emplacement. Centrant généralement ce genre de modèle entre 30 et 33%, je me suis retrouvé avec un avion impilotable du style montagnes-russes. Imaginez, avec une corde de 15 cm, ça me donnait un point à 5 cm du bord d’attaque soit : 1.3 cm trop arrière ! J’en vois certains qui se disent que ce n’est pas grand chose. Eh bien, je vous assure que sur cet engin c’est énorme.
LE VOL :
Le premier vol, du genre :" gaffe les gars, il va vous tomber sur la tête !", a faillit mal se terminer ; l’avion a terminé sa course folle dans le champ de blé voisin du terrain. Il s’est avéré que, comme je vous le disais précédemment, le centrage était beaucoup trop arrière. Un déplacement d’accus et une bonne nuit de sommeil plus tard, je jette le moustique (tout monté) dans la voiture et direction le Chouette Club. Laurent immortalise le titi histoire d’avoir des souvenirs si ça se passait mal. Une fois les traditionnelles photos statiques shootées, il faut bien se lancer. Essais radio effectués, on démarre le moteur qui tourne à la perfection aujourd’hui. Le décollage ne pouvant se faire sur la piste gazonnée (petites roues obligent), le lionceau est lancé. La prise d’altitude est rapide et seuls deux crans à piquer et trois à gauche sont nécessaires pour le trimer. Mise en palier et petits virages pépères pour prendre l’avion en mains : le centrage est maintenant correct. Le décrochage intervient manche des gaz et de profondeur au ventre. L’avion a tendance à partir sur une aile mais tout se rattrape facilement en 4 à 5 mètres. Bon ! Maintenant que les tests d’usage sont terminés, on va pouvoir pousser la bête. Plein gaz, le Piper n’est pas à la traîne et se révèle être aussi rapide que le Corsair. Les virages à fond et au ras du sol sont un régal (ça va faire fumer les pylônes tout ça !). La voltige de base est testée sans grand espoir mais le Piper se révèle être très remuant. Je passe les manches à Laurent qui ne se fait pas prier et me jette le Nikon dans les bras (Ouf ! C’est drôlement plus lourd qu’une radio ce truc là !). Profitant de l’effet de surprise, il s’empresse de secouer la bête dans tous les sens. Le vol dos tient avec un soupçon à piquer, la vrille est rapide à souhait et les déclenchés aussi. Une petite chose tout de même : évitez les vols du genre prise de vitesse de dingue (plein piqué, plein gaz) suivie d’une ressource de malade puis tout dans les coins sous peine de voir apparaître des cotes de cheval à l’extrados (Hein Laurent !). N’oublions pas que seul un ruban adhésif courant sur toute la longueur de l’aile fait office de longeron et de clé d’aile ! L’approche se fait tout réduit et l’atterrissage tout coupé. Je préfère vous prévenir qu’une fois sur deux vous le verrez passer sur le nez lors du touché de roues.
Dans un moment de folie, nous avons testé la capacité du Simple Cub à remorquer les petits planeurs du type Titoletta. Ca marche..... Une fois sur deux. Ah oui, j’oubliais : évitez de vous prendre les pieds dans le câble au lancé du planeur.
Question solidité, vous pouvez y aller ! Après deux crashs dus à des top radio, les seules avaries ont été le décrochement d’une roue et le décollement du stab.
A la question :" Le Simple Cub est-il un avion de début ?", je répondrais :"quenéni". Sa vitesse et sa vivacité le prédestinent plutôt à des pilotes rodés et habitués aux ½ A. Contrairement à ce que l’on aurait pu penser, le Piper est plus exigeant que le Corsair de la même marque. Cela dit, il peut évoluer de façon tout à fait tranquille à condition de ne pas dépasser mi-gaz et d’adopter les débattements donnés par le fabricant.
CONCLUSION :
De construction simple, de budget réduit et doté de qualités de vol surprenantes, le Simple Cub ainsi que les autres modèles de la Simple Series de chez Ace RC sont des petits bijoux pour les amoureux des ½ A. Si je m’écoutais, j’achèterais la série complète. Un grand remerciement à Mr. NPM pour avoir cru en ces modèles et nous les proposer à si bas prix.
Atchâo et bons vols à tous.
CARACTERISTIQUES TECHNIQUES :
– Envergure : 89 cm et non 889 cm - Longueur : 65 cm et non 654 cm (vous imaginez le monstre !)
– Surface alaire : 11.7 dm²
– Corde : 15 cm
– Profil : Biconvexe dissymétrique
– Poids : environ 500g
– Charge alaire : environ 42g/dm²
– Moteur : Cox .049 Ã GP .07 en thermique (MP-JET BB .061 pour essai)
– : Speed 480 à AP 29 en éléctrique
– Radio : 4 voies/ 4 servos