Pro-twister RC Lanier
Il existe des modèles réduits qui ressemblent à des vrais, d’autres un peu plus éloignés de la réalité, les modèles expérimentaux et les planches à pain. Le Pro-TWISTER s’inscrit dans cette dernière catégorie. En réalité, et aux vues des photos, il s’agit d’un fun-fly à fuselage planche.
La mode n’étant pas actuellement aux fun-fly, il est possible de dénicher des kits à un tarif extrêmement intéressant. Il reste que ces avions, bien qu’ayant des formes relativement peu esthétiques, peuvent ressembler à quelque chose pour peu que l’on se penche un tantinet sur la décoration.
Le Pro-Twister de RC Lanier est un avion comme on en fait de moins en moins. C’est-à -dire qu’il est livré en kit à construire avec une notice de montage en anglais qui n’est pas traduite en français. J’en connais certains qui doivent faire la grimace. Eh oui ! La voltige débridée est à ce prix (un peu de temps passé à l’atelier et de la colle plein les doigts).
Que ceux qui sont encore attachés à la construction traditionnelle et que l’allure de ce fun-fly ne rebute pas me suivent !
EXAMEN DU KIT
La boîte est de faibles dimensions et vu sa hauteur, il ne peut en effet pas s’agir d’un RTF comme Monsieur Lanier se fait un plaisir de nous le rappeler. Toujours est-il que la boîte ne brille pas par sa beauté. Elle n’est en effet agrémentée que de deux photos du Pro-Twister avec des décorations différentes (qui, ma foi, sont assez réussies et pourront servir de support décoratif) et d’une fiche technique. Il est également écrit qu’aucun accastillage n’est fourni sauf le train d’atterrissage. Il faudra donc vous procurer :
– 1 réservoir de 200 à 300 cc
– 2 roues d’un diamètre de 65 mm
– une quinzaine de charnières
– les tringleries
– la visserie nécessaire
– environ 4 mètres d’entoilage
– 4 guignols de bonnes dimensions
L’intérieur est tel que l’on s’y attendait avec du bois, du bois et encore du bois. Chouette ! Je vais pouvoir me coller les doigts ! Toutes les pièces sont estompées, soit en balsa, soit en contreplaqué qui ne ressemble pas du tout à du contreplaqué.
On trouve aussi beaucoup de baguettes en balsa et cinq en pin qui feront office de longerons et de supports de servos, une notice en quinquin et un plan à l’échelle. J’ai eu beau chercher, je n’ai jamais trouvé de traduction pour la notice. Tant pis, on fera avec.
Maintenant que le colis est déballé, il faut se lancer. Lecture rapide du plan et de la notice (ouah ! Il va falloir sortir le dico pour traduire quelques mots barbares et la calculette pour faire les conversion !). Bon. Ca sera plus long que je ne le pensais.
Cela dit, comme je suis un mec sympa (arrêtez les flashs, je bronze) et que vous êtes des lecteurs fidèles, je m’en vais essayer de traduire et résumer la notice pour ceux qui pipent que dalle à la langue de Shakespeare et au système de mesure anglo-saxon. Malgré tout, je vous conseille de bien vous familiariser avec le plan et de bien répertorier les nombreuses planches et baguettes qui, bientôt, s’assembleront avec grâce sous vos doigts experts !
INVENTAIRE
Bois dur
– 2 x (2cm x 1 cm x 20 cm) C.T.P pour le bâti moteur
– 3 x (6 mm x 6 mm x 106,5 cm) longerons, supports servos
Baguettes balsa
– 9 x (6mm x 6 mm x 9,15 cm) Dérive, stab, ailerons
– 2 x (6 mm x 1,2 cm x 91, 5 cm) Dérive, stab,, ailerons
– 1 x (6 mm x 6 mm x 106,5 cm) Bord de fuite
– 1 x (6 mm x 3 mm x 91,5 cm) Stab
Baguettes balsa (environ 1 cm)
– 4 x (1 cm x 1 cm x 91,5 cm) Fuselage
– 2 x (1 cm x 3 mm x 91,5 cm) Fuselage
– 4 x (1 cm x 1,5 mm x 91,5 cm) Chapeaux de nervures
– 1 x (1cm x 3,1 cm x 106,5 cm) Bord d’attaque
Planches balsa
– 9x (1,5 mm x 7,6 cm x 91,5 cm) Fuselage, coffrage centrale de l’aile, âmes
– 2 x (1,5 mm x 10,1 cm x 106,5 cm) Coffrage avant de l’aile
– 2 x (1,5 mm x 2,5 cm x 106,5 cm) Coffrage du bord de fuite
Pièces du fuselage
– 2 x renforts de flancs en C.T.P.
– 4 x F1 balsa 5 mm
– 2 x F2 balsa 5 mm
Pièces de l’aile
– 6 nervures R1 en balsa 1,5 mm
– 6 nervures R2 en balsa 1,5 mm
– 2 nervures R3 en C.T.P.
– 1 gabarit de bord d’attaque
Empennages
– 1 x T1 en balsa 6 mm
– 1 x T2 en balsa 6 mm
– 1 x T3 en balsa 6 mm
– 1 x T4 en balsa 6 mm
– 2 x T5 en balsa 5 mm
– 1 tourillon en bois dur d’un diamètre de 1 cm (absent dans mon kit).
CONSTRUCTION DE LA BÊTE
Ne s’adressant pas à des débutants comme la notice le précise, c’est donc à des constructeurs avertis que ce modèle est destiné. Je m’en vais donc vous résumer les étapes du montage de la bête.
Fuselage
Le fuselage est construit directement sur le plan en ayant pris soin de le protéger avec un film transparent. Le fuseau est un croisillonnage de baguettes balsa de 1 cm de section et de baguettes 1 cm x 3 mm. Un peu à la façon d’une dérive ou d’un stabilisateur. On pourrait croire que sa construction est plus rapide que celle d’un vrai fuseau : il n’en est rien. En fait, le soin à apporter aux ajustements des baguettes demande du temps. De ce soin dépendra d’ailleurs la solidité générale du modèle et, étant donné les contraintes physiques que va subir notre Pro-Twister, je vous invite à ne pas bâcler le travail.
Posez les 2 renforts avant en C.T.P. puis collez les 4pièces F1 entre elles pour obtenir 2 pièces plus épaisses que vous relierez ensemble. Faites de même pour les 2 F2 et les 2 T5. Epinglez ces pièces sur le plan. Collez les 2 morceaux de C.T.P. qui formeront le bâti moteur. Il ne vous reste plus qu’à ajuster et à coller les baguettes 10 mm et 3 mm x 10 mm en place.
Poncez l’ensemble et collez les 2 renforts avant en C.T.P. Coffrez à présent le fuseau avec les planches balsa 15/10. En principe, vous il ne vous faudra que 4 planchettes pour cette opération. La figure en bas à gauche du plan vous indique le positionnement correct des coffrages. Poncez-moi tout çà et passons aux empennages.
Empennages et ailerons
Les empennages et les ailerons sont construits selon la même méthode que l’âme du fuseau. Eh oui, chers amis modélistes, il va falloir croisillonner sec sauf pour la dérive T2 qu’il vous suffira juste de décrocher de sa planchette. Dur labeur, n’est-ce pas ?
Plus sérieusement, le volet de direction est composé des pièces estompées T3, T4, de baguettes 12 mm x 6 mm, 6mm x 6 mm et d’un bout de balsa 6 mm que vous tirerez des restes des planchettes estampées.
Le stab et les volets de profondeur sont réalisées en baguettes 6x6 , 12x6, 6x3 et la pièce T1. Pour plus de résistance, et pour éviter les déclenchés inopportuns lors des ressources furieuses, j’ai posé une corde à piano d’un diamètre de 2 mm pliée en U reliant les 2 volets de stab car je les trouvais trop souples en flexion.
Les ailerons sont quant à eux construits avec des baguettes 6x12 et 6x6 et leur montage n’appelle à aucun commentaire particulier.
L’aile
Elle est de construction on ne peut plus classique. Une petite erreur s’est cependant glissée inopinément sur le plan : sur sa section transversale représentée avec le fuselage, elle est à l’envers. Remarquez que ce petit détail n’est pas bien important étant donné la symétrie parfaite du profil. Toujours est-il qu’elle est construite à l’envers et ne vous posera aucun problème pour peu que vous suiviez les indications fournies par le plan.
Un montage à blanc sur le fuseau vous permettra de vérifier qu’elle s’encastre parfaitement et sans jeu qui serait, vu la surface de collage, catastrophiques.
MISE EN CROIX :
Sur ce type de modèle au comportement neutre, il est essentiel que tous les organes de vol soient parfaitement alignés : donc, de la rigueur s’il vous plaît. J’ai réalisé cette étape après avoir entoilé la totalité du modèle à l’exception des zones de collage qui seront d’ailleurs faites à la cyano (pour plus de commodité) après avoir vérifié et vérifié la rectitude générale.
ENTOILAGE ET FINITION :
Le P.T. a été entièrement recouvert à l’Oracover. Il faudra compter environ 4 m de film pour mener à bien cette opération. Les lettres et vitres sont découpées dans du Vénillia. Toutes les charnières sont de type plastique sur axe métallique sauf celle du stab qui est réalisée en film d’entoilage (il s’avérera que ce procédé d’articulation de gouvernes est extrêmement résistant si il est correctement réalisé). N’oubliez pas de poser le bout de C à P (fourni) faisant office de patin arrière.
INSTALLATION RADIO ET MOTEUR :
Toute la radio est logée dans l’aile comme vous vous en seriez douté. Les servos sont quant à eux vissés sur leurs supports en pin 6x6 et montés tête en bas. Il vous en faudra 5 pour actionner toutes les gouvernes. Tous sont de bons vieux servos standards. J’ai utilisé 2 MSx6 aux ailerons, 1 MSX6 à la direction, 1 C507 à la profondeur et 1 HS-81 aux gaz. L’accus est un 4,8 V 650 mAh placé entre le servo d’aileron gauche et celui de la direction. Le récepteur est quant à lui installé entre le servo des gaz et celui de l’aileron droit. Tous les servos, à l’exception de celui des gaz, ont leur tête qui passe à travers le cadrage inférieur.
Etant donné la disposition de l’électronique embarquée, il faudra veiller à équilibrer le Pro- twister longitudinalement. Les commandes de profondeur et de direction sont de simples tubes 2mm renforcés Cà P  0,8 mm passant dans des tubes guides 3 mm collés sur toute leur longueur au fuselage. Les commandes d’ailerons sont en carbone 4 mm (du costaud !) et celle des gaz, un simple tube 2 mm plus un tube guide 3 mm. Il est très important de minimiser le jeu des gouvernes pour éviter tout risque de flutter néfaste voire fatal au modèle.
La plage de moteurs, recommandée par le fabricant va du 32 au 40 en 2T et du 40 au 56 en 4 Tps. Cela étant dit, j’ai préféré monter un 0S 46 FX pour avoir plus de puissance dans les figures verticales. Il doit être monté avec 2° d’anticouple. Le réservoir est fixé sur le flanc gauche avec des élastiques en ayant pris soin d’interposer de la mousse pour limiter les vibrations.
CENTRAGE ET DEBATTEMENTS :
Le C.G. se situe entre 95 et 120 mm du bord d’attaque. J’ai coupé la poire en deux et l’ai situé à 105 mm. Les débattements indiqués par la notice sont :
{{}} | Petits débattements | Chiens chauds ? |
Ailerons | +/- 10 mm | max |
Direction | +/- 20 mm | max |
Profondeur | +/- 15 mm | max |
Les miens sont :
{{}} | Petits débattements | Grands débattements |
Ailerons | +/- 30 mm | +/- 60 mm |
Direction | +/- 30 mm | +/- 60 mm |
Profondeur | +/- 30 mm | +/- 60 mm |
VOL TRANQUILLE OU VOLTIGE DEBRIDEE ?
Avant tout, il faut que je vous avoue que malgré une envergure réduite, le bestiau prend de la place dans le coffre de la voiture ; ou plutôt dans la voiture tout court car il a fallu que je la transforme en mini-van en rabattant les sièges arrières. En effet, le Pro-twiwter ne se démonte pas ! Arrivé au terrain, tous les regards se tournent vers notre petit monstre et les avis sont très partagés quant à sa beauté ! Certains le trouvent très sympa et d’autres carrément laid. En ce qui me concerne, je dirait que... ;eh bien, en fait, j’sais pas vraiment. Toujours est-il qu’il n’est à priori pas fait pour remporter des concours de mode mais plutôt pour se défouler les phalanges , n’est-ce pas ? Tous inters de dual-rate sur petits débattements, on règle une dernière fois les neutres et on vérifie pour la énième fois le sens des gouvernes. Tout est correct, alors y’a plus qu’à !
Mise en route du .46FX qui rugit de plaisir à l’idée d’emmener les 1900g de notre fun-fly dans le ciel azur de cette magnifique journée d’hiver (pour un peu, je deviendrait presque pouète). Bon ! Passons aux choses sérieuses. Le Pro-twister et aligné en bout de piste après un taxiage pour le moins délicat avec la dérive en position petits débattements. Un petit coup sur l’inter de dual de cet axe améliore de façon très nette le roulage. Etant donné qu’aujourd’hui, j’ai décidé de la jouer sauvage : mise en puissance pas du tout en douceur et au bout d’une dizaine de mètres, je tire comme un anne pour voir ce qu’il a dans le ventre. Comme chacun s’en doute, ça monte tout droit en continuant d’accélérer. Je calme un peu le jeu pour effectuer des essais un peu plus en conformité avec ce qu’il se fait d’habitude. Mi-gaz avec les petits débattements, le Pro-twister vole comme un trainer un peu nerveux. Essai de décrochage : réduction graduelle des gaz et action sur la profondeur pour arriver en butée à cabrer. Rien ne se passe si ce n’est un léger dandinement, d’une aile sur l’autre, et une descente parachutée restant tout à fait contrôlable aux ailerons. Vous pourrez même atterrir dans cette configuration. Le vol à basse vitesse est impressionnant (un vrai indoor) ! L’atterrissage classique ne pose quant à lui aucun problème particulier. Je refait le plein en vitesse pour pouvoir tester le monstre comme il se doit (j’en salive d’avance, je vais enfin pouvoir faire croire à tout le monde que je suis un bon pilote hi hi ). Tous les inters de dual-rate sont passés en doubles débattements. Décollage, petit virage à gauche et petite montée histoire d’avoir de l’eau sous la quille. Le tonneau est rapide à souhait (normal vu la taille des ailerons et leur amplitude). Le renversement est on ne peut plus aisé et la boucle, je ne vous en parle même pas. La voltige de base passe donc sans aucun problème. Seule une action à piquer un peu trop prononcée a été décelée en vol dos. Strange isn’t it ? (un peu trop d’incidence ?). On pousse un peu sur le manche des gaz pour tenter un stationnaire qui ne demande qu’un poil plus de 1/3 gaz pour tenir ainsi qu’une correction à la dérive. Le torque-roll passe aussi, mais les limites du pilote ne permettent qu’un tour et demi ; après ça part en vrille, aussi bien dans le sens littéral que figuré du terme. Le vol tranche tient bien à mi gaz mais nécessite une légère action à piquer pour obtenir une trajectoire parfaite. Si vous poussez le manche des gaz à fond, vous obtiendrez une belle boucle tranche qu’il faudra quand même travailler pour être réussie. La vrille à plat tourne vite mais ne chute pratiquement pas. C’en est étonnant ! D’ailleurs ça à beaucoup amusé Laurent qui s’en est donné à cÅ“ur joie.
CONCLUSION :
Bref ! Nous avons, entre les mains, un véritable avion de défoulement 3D au rapport poids/puissance impressionnant (1.310kg/cv) qui permettra aussi bien de progresser en voltige que de s’amuser à voler dans un mouchoir de poche en descendant de plus en plus bas à chaque séance. Bon d’accord, il n’est pas très joli mais passons outre ces quelques défauts esthétiques pour se contenter du pur plaisir qu’il apporte à son pilote.
CARACTERISTIQUES TECHNIQUES :
– Env. : 105,4 cm
– Long. : 110,5 cm
– Surf. Al. : 42,8 dm²
– Masse annoncée : 1,75 kg à 2,25 kg
– Masse obtenue : 1,920 kg
– Charge annoncée : 40,8 à 52,6 g/dm²
– Charge obtenue : 44,8 g/dm²
– Profil : biconvexe symétrique
– Motorisation prévue : 32 à 40 2 Tps/40 à 56 4 Tps
– Essai : 0S-46 FX