Corsair ACE-RC
C’est en feuilletant mon magazine préféré que je suis tombé sur une annonce faisant la promotion d’un kit bois et mousse de petite taille du célèbre Corsair. Etant un fou des demi-A, je me suis jeté sur le téléphone afin que le magasin en question me réserve une boîte de l’objet de mes désirs de peur de le voir filer sous mon nez. En route pour aller chercher le colis tant convoité, j’imaginais déjà la façon dont il serait décoré. Tous les Corsairs que j’avais vu voler jusqu’à présent portaient la sempiternelle livrée de la NAVY, je décidais donc d’opter pour quelque chose de résolument différent. Je l’imaginais volant devant un Bearcat ou un Mustang, faisant hurler son moteur étoile (ici un MP-JET) et dévoilant ses couleurs chatoyantes à chaque virage pour enfin remporter la victoire. Les courses de Réno comme si j’y étais ; puis le bruit d’un Klaxon me sorti de mon doux rêve, me ramenant aux dures réalités de la vie : il fallait que j’avance : le feu était passé au vert.
Le kit :
C’est une jolie boîte aux dimensions réduites que le vendeur m’échange contre la modique somme de 300 Francs. Le carton est décoré d’une photo couleur représentant le Corsair dans sa livrée NAVY (comme d’habitude) accompagnée d’un petit texte vous expliquant que vous serez surpris par le réalisme en vol, à tel point que vous vous prendrez pour papy Bohington (vive les clichés). Sur le côté, Ace RC nous dévoile les sept modèles de la "Simple série" à laquelle appartient notre petit Corsair. Il est rare de voir des boîtes de si bonne qualité pour un modèle si bon marché. Mais peu importe le contenant, l’essentiel étant ce qu’il y a dedans.
L’intérieur est aussi sympathique que l’extérieur à savoir : 5 noyaux d’aile en polystyrène blanc, le balsa nécessaire à la construction du fuselage et des empennages, les ailerons fraisés, la jolie verrière et le capot en plastique soigneusement emballés dans des sachets plastique. Vous trouverez également la tringlerie nécessaire pour la profondeur et les ailerons, un sachet d’accessoires complet (guignols, chapes, etc...), une belle planche d’autocollants et le plan, agrémenté de quelques dessins, sur lequel le montage est décrit en anglais. Il vous faudra également acquérir pour mener à bien la construction : de la cyano, de la colle blanche, de la colle époxy 5 min, un petit réservoir de 60 cc, un bord de fuite 30x5 asymétrique ( en effet, je ne sais pas si je m’y suis mal pris mais il m’en manquait 10 cm), et environ 2m d’Oracover.
La construction :
Avant toute chose, je vous conseille de bien vous familiariser avec le plan et de repérer toutes les pièces et planchettes nécessaires. Pour ceux qui ne parlent pas le ricain, je vais m’efforcer de vous traduire (que les bilingues ne m’en veuillent pas pour les erreurs) la notice étape par étape en y développant les modifications que j’y ai apporté.
ETAPE 1 :
Collez les renforts de flancs (balsa 3/32 "estampé) à l’intérieur des flancs en prenant bien soin de faire un côté gauche et un côté droit. La notice nous indique de percer les trous pour le passage des vis du bâti moteur ; je vous conseille cependant d’attendre que le modèle soit entièrement terminé pour effectuer cette opération. Ne percez pas tout de suite, non plus, les trous pour le passage des tétons de centrage de l’aile dans F-2. Collez les couples F-1 et F-4 ( contre-plaqué 1/8" estampés) à l’équerre sur un des flancs.
ETAPE 2 :
Collez le deuxième flanc sur le premier ainsi que F-2 et F-5 ( contre-plaqué 1/8" estampé). Collez F-3 (balsa 3/32" estampé) dans les saignées lui étant destinées. Réunissez les deux parties du plancher de cockpit en les collant bord à bord (balsa 3/32" estampé) fibres en travers, ajustez-le et collez-le en place derrière F-3. Pincez l’arrière du fuselage et collez. Coffrez, fibres en travers, le dessous du fuselage entre F-4 et la queue en utilisant du balsa 3/32".
ETAPE 3 :
Collez les côtés (balsa 3/32" estampé), formant la partie supérieure arrière du fuselage, sur le couple F-4 et le long des flancs principaux. Coffrez avec le balsa 3/32" destiné à cet effet. Coffrez la partie supérieure avant entre F-1 et F-3 avec du balsa 3/32". Humidifiez bien cette planchette afin de ne pas la casser quand vous la roulerez sur les couples. Collez les petites pièces (balsa 3/32" estampées), faisant office de parois de cockpit, entre les couples F-3 et F-4. Réunissez les deux pièces (balsa 3/32" estampé), formant l’arrière du fuselage, et collez-les en place. Détacher soigneusement toutes les pièces formant les empennages. Réunissez les deux volets de profondeur par l’intermédiaire du téton hêtre 3"x1/8". En ce qui concerne ce dernier point, je vous conseille de remplacer le téton hêtre par une corde à piano pliée en U qui donnera plus de rigidité à l’ensemble. Collez, chant contre chant, la dérive au volet de direction. Si vous souhaitez réaliser une dérive mobile, il vous faudra découper le volet suivant le dessin annexe. Contrairement à la notice, je n’ai entoilé les empennages qu’en même temps que le reste du modèle.
ETAPE 4 :
Je n’ai pas collé les faux bords de fuite sur les panneaux d’aile car ils augmentent la corde et obligent à un gros travail de ponçage des bords de fuite par la suite. Découpez donc cinq bords de fuite dans la baguette fournie et collez-les, à la colle blanche, sur les cinq panneaux. Collez les panneaux entre eux, à l’époxy, en vous servant des gabarits de dièdre fournis. Poncez l’ensemble de l’aile au papier de verre extra-fin (600 ou plus afin de ne pas laisser de marques sur le polystyrène). Fraisez une gouttière, à l’extrados sur le côté gauche et droit, pour le passage du tube guide de commande d’ailerons. Cette gouttière doit déboucher sur l’intrados de chaque panneau extérieur où vous réaliserez une autre saignée d’un quart de cercle débouchant du côté bord de fuite. un soin tout particulier doit être apporté à cette opération. Coupez le tube guide en deux parties égales et collez- les, à l’époxy, dans leur saignée respective. Une fois les collages assurés, rebouchez tous les trous avec un congé de micro-ballon/époxy. Creusez la saignée permettant le passage de la clé d’aile (planchette balsa 3/32") et collez cette dernière en place à la colle blanche ou à l’epoxy. Découpez le surplus et poncez. Posez une bande adhésive du côté intrados et extrados ; cette dernière doit courir tout le long de l’aile au niveau de l’épaisseur max du profil.
ETAPE 5 :
Posez l’aile sur le fuselage et percez le passage des tétons de centrage (hêtre 1/8") dans F-2. Collez les tétons (un seul dans mon cas) à l’époxy dans l’aile. Après plusieurs atterrissages un peu musclés, le téton de centrage a pris du jeu (beaucoup de jeu). Pour remédier à ceci je vous invite très fortement à installer une demi-nervure en contre-plaqué 4mm au centre du panneau central et d’y percer le passage du téton puis de coller ce dernier à l’époxy. Percez également les passages des vis, qui maintiendront l’aile, dans le bord de fuite et dans F-5. Faites un montage à blanc du moteur et du capot afin de percer les trous pour la fixation du bâti moteur. Fixez le bâti en place et collez les renforts en contre-plaqué qui maintiendront les vis du capot moteur. Installez le réservoir le plus en avant possible et coffrez le dessous du fuselage entre F-1 et F-2 avec du balsa 3/32". Percez un des deux flancs ( les deux si vous souhaitez une dérive mobile) pour le passage de la commande de profondeur.
Entoilage et finition :
Poncez l’ensemble du modèle au papier de verre fin en arrondissant le plus possible les angles saillants. Entoilez la dérive et le stab puis collez-les à l’équerre. Entoilez le fuselage puis l’aile. Ne faites pas trop chauffer le fer lors du recouvrement de l’aile car le polystyrène se mettrait à fondre ( un de mes saumons y est passé). Procédez à la mise en croix et collez les empennages à demeure. Découpez les petits blocs balsa fournis et poncez-les pour qu’ils épousent parfaitement l’arrière du fuselage entre la dérive et le stab. Les entoiler et les coller. Découpez la verrière et collez-la en place. L’intérieure de la mienne est peint à l’Humbrol noire. Poncez, à l’eau, le capot avec du papier de verre extra-fin (pour plus de solidité,je vous conseille de poser une fine couche de fibre de verre à l’intérieur) et peignez-le.
Mon Corsair à été entoilé avec de l’Oracover Jaune-Cadmium. Les petits carrés noirs sont découpés dans du Vénilia et les autocollants sont issus d’une planche destinée aux voitures R/C.
Installation radio et moteur :
Sur mon modèle, la dérive n’est pas mobile. Je n’ai donc utilisé que trois micro-servos. Un HS-80 aux ailerons, un C-261 à la profondeur et un C-261 aux gaz. L’accu et le récepteur sont ceux dont je me sert dans mes lancer-mains à savoir : quatre éléments de 350 mAh et un R600 Graupner à la réception. L’inter est fixé du côté opposé au pot d’échappement. La plage utilisable des moteurs va du .049 au.074. Par souci d’économies, j’ai installé un MP-JET .061 déjà présent sur mon Microbe. Ce dernier est monté tête en haut afin de faciliter la mise en route. Le système de tringlerie de la profondeur ne me convenait pas. Je l’ai donc modifier en installant un tube guide Ø 3mm où coulisse une gaine Ø 2mm plus corde à piano Ø 0.8mm. Le servo d’ailerons est fixé sur l’aile à l’aide de double face (fourni). Les servos de profondeur et de gaz sont fixés sur une petite platine, en contre-plaqué 1/8", juste en dessous de la verrière. Contrairement au plan, j’ai réalisé toutes les articulations à l’aide de ruban adhésif.
Conversions
– 1/16" = 1.5mm
– 1/8" = 3mm
– 3/32" = 2.5mm
– 5/32" = 4mm
Débattements
– Ailerons : +5mm/ -5mm
– Profondeur : +10mm/ -10mm
– Dérive : 15 à 20mm
Découpe de la dérive pour la version 3 axes :
En piste :
– Allô Laurent, tu as vu il fait beau aujourd’hui. On va faire les photos ?
– Il y a beaucoup de vent tu sais.
– On essaye quand même ?
– O.K.
Le bestiau est chargé entièrement monté dans le coffre de la voiture. C’est vous dire si il ne prend pas de place. Arrivé au terrain, Laurent m’attend déjà pour immortaliser le monstre.
– Salut Laurent ça va ? Tiens regardes qu’est-ce que tu en penses ?
– C’est mignon comme tout ton truc.
– Et la déco ça te plaît ?
– Ouais, j’en avais marre des corsairs tout bleus.
– Ca tombe bien moi aussi.
– On se lance ?
– O.K.
Le plein effectué, on branche le glow et le moteur est lancé. Au bout de cinq minutes d’efforts, toujours rien. On recommence et c’est parti. Le moteur a cependant l’air de mauvaise humeur. C’est pas grave on y va quand même. Essai portée et vérification du sens de débattement des gouvernes. Le vent souffle toujours autant mais tel des guerriers nous nous rendons au bord du gouffre (10m) que la piste surplombe. Laurent me propose de lancer au trou au cas où. Il s’élance en tenant le Corsair en avant du bord d’attaque avec une main et en dessous de l’aile avec l’autre. C’est parti ! Un poil de trim à cabrer et un poil à droite. Malgré le fort vent du jour, l’animal se comporte très bien et semble posé sur des rails. Petite prise d’altitude et virage à gauche pour vérifier l’efficacité des ailerons. Malgré leurs faibles débattements, ils sont d’une efficacité étonnante. Le passage vent arrière pour revenir vers Laurent (prise de vue oblige) est impressionnant tellement la vitesse est grande, vent oblige, à tel point que je me demande si la plume non-coffrée de notre modèle va tenir le coup. J’attaque la voltige de base par un looping d’un beau diamètre puis par un tonneau pour finir par la figure de prédilection du Corsair à savoir le retournement. Tout passe avec une facilité déconcertante mais la force du vent ne nous permet pas d’apprécier pleinement les qualité de vol de la machine. Après quelques minutes, le moteur cale. Retour vent de face et petit parachutage permettent à l’avion de se poser tout en douceur sur l’herbe. On refait le plein mais le moteur ne voudra pas redémarrer de la journée.
Quelques jours plus tard le vent est tombé et le ciel est toujours aussi bleu. Je me rends donc de toute hâte au terrain pour poursuivre les essais. Trois pas d’élan et un lancer anémique plus tard, le Corsair se retrouve dans son élément. Les gouvernes sont toujours mordantes à souhait et la vitesse plus que raisonnable. Ce qui étonne le plus est le réalisme de l’oiseau : passage bas plein badin puis reprise d’altitude en virage à gauche, quel plaisir ! Il ne manque plus que d’autres warbirds flamboyants pour faire la course. A ce moment-là Eric lance un Sky-Scooter en faisant quelques allusions du genre " Planques-toi j’arrive". Mon sang ne fait qu’un tour : virage puis piqué sur le Sky-Scooter, dépacement puis remontée. Ne pouvant suivre le Corsair, Eric décide de s’en prendre au pilote et me fait des passages au ras de l’antenne. Je vous assure que c’est extrêmement déconcentrant. Après quinze minutes de vol, je décide de poser bien que n’étant pas arrivé à la fin du réservoir. Je refais le plein et propose à Laurent de prendre les manches. Il ne se fait pas prier et teste la machine avec le sérieux qu’on lui connaît : passages au radada, loopings, tonneaux et vol dos, vrille, etc... . Le décrochage intervient relativement tard, l’avion part sur une aile et perd deux à trois mètres avant d’être récupéré. En ce qui concerne l’atterrissage, sans vent, le titi arrive assez vite et le toucher "d’ailes" doit se faire tout en douceur sous peine de le voir passer sur le dos. Tous les modélistes présents sur le terrain sont unanimes sur le fait que ce petit Corsair a une allure folle en vol. C’est alors au tour de Thierry d’essayer. Au bout de quinze minutes il me rend les manches croyant arriver à court de carburant. Je continue le vol et ce n’est que dix minutes plus tard que le moteur calera faute de coco. L’autonomie est impressionnante, avec le petit réservoir de 60cc, à tel point que Laurent et Thierry me demande si mon fuselage fait office de réservoir.
Conclusion :
De l’avis de tous, ce petit Corsair à une bouille super sympa et des qualités de vol étonnantes. Il est capable de voler à vitesse réduite dans un mouchoir de poche ou de foncer comme son grand frère. De plus la faible consommation du MP-JET lui confère une autonomie importante : ce qui n’est pas pour nous déplaire. Il est sà »r que Ace RC a frappé très fort avec cette adorable petite machine et pour moins de 300 Francs il serait dommage de s’en priver. Je vous quitte car je convoite un autre modèle de la série. Pourquoi pas le T6 ou le P-51 pour se tirer la bourre avec les copains. Bons vols à tous.
Ce que j’ai aimé :
– Prix du kit
– Qualité du kit
– Facilité et rapidité de montage
– Taille du modèle
– Qualités de vol
Ce que j’ai moins aimé :
– Notice en anglais
– Raccordement des demi-stabs
– Fixation des tétons de centrage