Le CANARI, de chez ARA-FLY (COPAERO)

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Vous rêvez d’un planeur tout fibre, mais vous hésitez àacheter un ASW17 de 4 mètres ou un Discus de 5 mètres ...
Pourquoi ne pas prendre plutôt un lancer main ?

Ce n’est pas ce doute qui m’avait aiguillé vers COPAERO.
En effet, je commençais àfatiguer de refaire les bords d’attaque en balsa de mon lancer main BUTTERFLY (au demeurant un super petit planeur : bravo TECHNIC AERO !).
La raison en est simple : je vole fréquemment dans un champ près de chez moi, encombré de mauvaises herbes et de branches un peu coriaces.

Mais, oh bonheur, je tombe un jour sur un article dans la revue LOOPING sur un adorable planeur de 1.5m, lancer main catapultable tout en fibre : LE CANARI, de chez ARA-FLY, importé par COPAERO.

Un petit tour sur le site Internet de COPAERO et voilà, il n’y avait plus qu’àattendre le doux avis de passage du postier ...

LE KIT

Quelques jour plus tard, une boîte arrive chez moi : pas de photo, juste une étiquette "CANARI"

On y découvre, très correctement emballés :

* un superbe fuselage galbé, en fibre + gelcoat ultraléger, et sa verrière dans la même matière (avec gaines de commandes et fixations d’aile posées)

* 3 panneaux d’aile, en mousse bleue (styrofoam ?) recouverte de tissu de verre + renforts de carbone + finition blanche, avec trous de fixation percés

* 2 panneaux d’empennage arrière, dans le même matériau

* 2 minuscules volets d’empennage en balsa entoilé, A JETER IMMEDIATEMENT !

* des commandes en fil de cuivre, qui rejoindront les volets dans la poubelle ...

* une notice très très succincte : une photocopie uniquement des mensurations et du centrage !

ATTENTION :
Dès les premières manÅ“uvres, manipulez les ailes avec amour, car une pression intense des doigts sur la mousse laisserait de disgracieux petits creux, que je n’ai découverts que quelques jours plus tard, en lumière rasante !!

Pas de doute, il s’agit bien d’un planeur vraiment tout fibre, d’un poids super plume et d’un fini àfaire pâlir Mr PROPRE !
Vite, au montage ...

LE MONTAGE

Commençons par l’empennage arrière.

Dans un premier temps, ajustage et collage àla colle époxy des deux panneaux, avec un angle relatif de 110°. Aucun problème particulier.
Par contre, ce n’est pas la même histoire pour les volets : ils m’ont tout de suite semblé beaucoup trop petits (25 mm), en comparaison avec ceux de mes autres planeurs de format équivalent.
(l’article de LOOPING semblait aboutir aux mêmes conclusions ...)

Aucun doute : au panier !

Une planche de balsa de 2 mm, une chute de Solar, et voilàen un quart d’heure et quelques copeaux deux nouveaux empennages de 40 mm de large. Il suffit d’y coller àla colle cyano deux guignols GRAUPNER (petit format, pour empennage en V), après quelques vérifications de placement sur le fuselage et de correspondance avec les gaines de commande.

La figure 2 illustre le résultat comparatif (les rouges sont les nouveaux !) :

Avant de reporter les volets et de coller l’empennage, il faut préparer l’aile :
Pour cela, une petite heure suffit, car les trous de fixation sont déjàpré percés :

* collage des panneaux latéraux àl’époxy, en respectant les dièdres préconisés,

* renfort des collages par des bandes de tissu de verre 50 g/dm_, collés àla cyano

* insertion dans les plaques en CTP déjàcollées dans le fuselage de deux écrous prisonniers, qui m’inspirent plus que les trous taraudés dans le bois.

Il suffit alors de fixer l’aile sur le fuselage, de positionner l’empennage dans le sabot du fuselage que l’on aura préalablement un peu poncé, et de le coller àla cyano après toutes les vérifications de calage latéral et vertical.
En vue de catapultage, je rajoute également un renfort de tissu de verre au dessus et de part et d’autre de l’empennage et du fuselage.

Il reste alors àremplacer les étranges commandes en cuivre (bonjour l’oxydation !) par des CAP de 0.8 mm classiques, coudées à90°, dans lesquelles j’enfile les guignols des volets, et je fixe ces derniers sur les empennages au scotch cristal.

Les figures 3 et 4 représentent l’empennage terminé, avec les commandes en place.
(on perçoit également les renforts en tissu de verre)

Pour terminer la voilure, je ferme l’extrémité des ailes dont la mousse est visible :
découpage et collage àl’époxy de saumons en CTP 0.6 mm, poncé avec amour et vernis façon Louis XIV !

La figure 5 illustre le résultat des saumons d’antiquaire ...

EQUIPEMENT RADIO

Passons maintenant àl’aménagement du fuselage.

Les gaines de commandes étant déjàen place, le travail se limite àréaliser une platine servos et àajouter quelques babioles.

Un essai de centrage montrant un léger manque de poids àl’avant, aucun remord àutiliser une batterie conséquente (370 mA) et un interrupteur + prise de charge. Quitte àmettre du lest, au temps qu’il soit agréable àvivre ...

Confectionner une petite platine en CTP 3 mm, la pointer dans le fuselage àla colle cyano et la fixer plus solidement par deux bandes de tissu de verre collé également àla cyano .

Le résultat de ce travail est visible sur la figure 6 :

La figure 7 illustre la platine en place, équipée de :

* deux servos MS1000 de 8 g chacun (NPM),

* un petit récepteur REX 4+, mini prix, mini poids et super portée (TOPMODEL),

* une batterie 370 mA, de quoi tenir largement plus de 2 heures,

* un cordon interrupteur/charge standard,

et quelques gadgets forts utiles, plus visibles sur la figure 8 :

* un crochet de catapultage (GRAUPNER petit modèle) sur semelle CTP 3 mm + renfort tissu de verre collé àla cyano, en avant du bord d’attaque,

* un tourillon de carbone pour le lancer main, avec deux renforts de CTP 3 mm, positionné très en avant du CG pour ne pas risquer de plier les ailes au lancer,

* un circuit LED BATTERY FLASH, dont l’éclat particulièrement vif me rappelle que l’alimentation est bien làau moment où je vais lâcher le planeur àla catapulte. Ne riez pas, mon Butterfly s’en souvient encore...
Ce petit montage génial de WEBRA est disponible chez MODELISPORT

Et voilà, le montage est déjàfini, et l’on peut après quelques heures de petit labeur passer àl’étape suivante :

LES REGLAGES

Avant de jouer de tous les switchs de programmation de radio, un petit tour sur la balance s’impose. Le bilan est plutôt favorable, dans la limite où l’on surveille régulièrement les masses mises en jeu et la quantité de colle. Voici mes "scores  », sans volonté de minimisation extrême des masses :

Ouf, la bête démarre bien dans la vie !
J’aurais pu avec un peu d’effort tomber largement en dessous de 350 gr, mais je lui réserve quelques séances de catapultes qui impose quelques renforts en conséquence.

Voici donc maintenant les différentes valeurs de centrage, que je préfère optimiser selon la météo :

* Par temps absolument calme : CG à88 mm du BA (risqué en cas de vent...)

* Par petite brise : CG à84 mm du BA (6gr àl’avant du fuselage)

* Par grand vent : CG à80 mm du BA (12gr àl’avant du fuselage)
+100gr de ballast situé au CG

Petite astuce :

Les pièces de monnaie offrent un jeu de lest bien calibré, reproductible, disponible facilement (si vous chantez ou jouez d’un instrument...) et très facile àfaufiler et àfixer dans les recoins de fuselage avec un petit bout de scotch BLENDERM...

Passons maintenant aux réglages radio.

Rien que du très classique pour ce type de volatile :

courses des empennages :

* -8 mm (vers le haut)

* +11 mm (vers le bas)

Ce réglage différentiel permet d’annuler l’effet parasite de cabrage lorsque l’on braque la dérive d’un empennage en V. On retrouve alors le réflexe habituel de soutien du virage àla profondeur.

J’ai ajouté sur ma radio un peu d’exponentiel (environ 30% sur chaque axe), et un mixage de 10% de profondeur via le manche de gaz, qui me permet de lancer (ou catapulter) légèrement piqueur avec le manche des gaz poussé, et de cabrer un peu dans les ascendances en tirant sur les gaz... (PS : je suis gaucher !)

LE VOL

Après avoir réglé les courses de servos et en avoir vérifié le sens, il faut y aller...

1er essai (maudit) :

Le CG réglé à88 mm du BA, je décide de lancer gentiment malgré un bon petit vent soutenu.
Grave erreur : le CANARI est énormément ballotté par le vent, puis retourné sur le dos par une rafale un peu tourbillonnante (merci les arbres du terrain AMCY !).
Résultat : quelques bobos, et les trous de fixation d’aile arrachés.
Ca commence fort...
Retour àl’atelier, réparation àl’époxy + microballons.
Verdict : aucune trace trop visible, et un embonpoint de 3 grammes.
Bon, on a connu pire (moi surtout !), un peu de courage et on remettra ça àun jour plus calme.

2nd essai (béni !) :

Le CG réglé à80 mm du BA, c’est parti pour un lancer dans une atmosphère paisible.
Miracle, il vole et malgré mes lancés anémiques, il tient au moins 30 secondes.
Je procède ensuite au recul progressif du CG, pour m’arrêter àenviron 84 mm du bord d’attaque.
Et là, c’est le bonheur : sur chaque lancé, il tient au moins 40 à45 secondes, accepte de se ralentir àla vitesse d’un piéton (pressé !) pour se poser délicatement dans la main. OUF !
Par la suite, je me sers de la commande des gaz faiblement couplée àla profondeur pour lancer un peu piqueur et pour pouvoir "trimmer" grimpeur dans les pompes.
Sa mise en virage est aisée, et sa spirale est alors très stable.
Merveille, dès cette session de vol, plusieurs thermiques sont accrochés, et le jeu devient vite de les quitter, les retrouver, les perdre, les rechercher ... Enfin bref :
Le paradis du lancer main.
Néanmoins, il est amusant de noter que le CANARI accepte également d’avancer rapidement dès que l’on pousse le manche, et il lui est possible de remonter le vent plus facilement que les petites plumes de moins de 300 gr pour 1.80m ...
Il restitue honorablement la vitesse accumulée, sans plus, mais on peut déjàs’amuser un peu.
Quant au décrochage, il est relativement gentil, démarre àtrès faible vitesse en se signalant par un amollissement général des commandes et se récupère facilement en quelques mètres. Attention cependant, Il est beaucoup plus sensible lorsque le centrage est reculé à88 mm et ne prévient plus. Le vol est alors àl’optimum des performances (en l’absence de vent fort !) , mais toujours en limites de décrochage : il faut choisir ....

3ème essai (cata) :

"Cata" comme catapulte, pas comme catastrophe !

Un piquet de pêche DECATHLON (je sais : je suis la risée de l’AMCY avec mon piquet pouvant supporter un F3J !) , un sandow économique de 10 mètres (8 mm tressé, dans tous les magasins de bricolage) et quelques mètres de fil àcerf-volant et s’est parti.
Les premiers essais se font àmoyenne tension (7 à8 mètres) et voilàle CANARI envoyé sans aucun effort àplus de 20 mètres, soit une grosse minute de vol.
En tension maximale (10 à15 mètres), le CANARI se catapulte àfond mais se restreint àenviron 50 à60 mètres, de quoi s’amuser (sans fatigue) pendant beaucoup plus d’une minute (voire plutôt deux ou trois !), en étant sà»r d’accrocher le moindre thermique qui lui passe sous le bec.
Pour exploser les scores, il est alors nécessaire de ballaster un peu, le CANARI restituant alors merveilleusement l’énergie cinétique du départ. Cependant, je ne pratique pas souvent cette configuration que je préfère administrer àmon BUTTERFLY 3 axes (plus ludique en vol violent)

Bilan des essais :

* Un vol merveilleux, voire magique par petit temps, mais également la capacité de remonter le vent ou d’accélérer dès que l’on pique un peu, et de bonnes facultés de spirale et de vivacité,

* L’intérêt de pouvoir le catapulter "gentiment" pour faire du super lancer main, sans effort ni claquage...Sa finesse et sa robustesse sont alors appréciables,

* La possibilité de le catapulter plus violemment (avec ballast), mais intérêt moindre face aux Mini-Ellipse, Minij/ch, Butterfly 3 axes, Excalibur, ...

* Sa robustesse de par sa finition tout fibre (branches, blés, ...) : pas une trace en plusieurs mois de se(r)vices.

* En conclusion, un très bon second modèle, la construction nécessitant quelques tours de main ou habitudes acquises sur un modèle plus rustique, et sa capacité àaccélérer pouvant dépiter un débutant.

EN RESUME

Nom : CANARI
Fabricant : ARA-FLY
Distributeur : COPAERO

Envergure : 1500 mm
Longueur : 930 mm
Surface alaire : 26 dm_
Masse : 364 à470 gr selon centrage et ballast
Charge alaire : 14 à18 gr/dm_, selon centrage et ballast
Centrage : 80 à88 mm du BA
Profil : BE 50

Prix : 155 euros (soit environ 1000 Francs)

LIENS INTERNET

* COPAERO : http://perso.wanadoo.fr/copaero/

* MODELISPORT : http://perso.wanadoo.fr/modelisport/

* NPM : http://newpower-modelisme.com/

* TOPMODEL : http://www.topmodel.fr/

* VISUAERO 2000 : patrick.medard@free.fr

Pour accéder a la simulation Visuaéro 2000 du canari :

lien vers Annexe : Simulation Visuaéro 2000 du CANARI